lundi 22 février 2016

Qu'est ce que l'économie de partage (1/2) ?

Définition générale

L'économie de partage est un écosystème socio-économique construit autour du partage des ressources humaines et matérielles. Il comprend le partage de la création, de la production, de la distribution, du commerce et la consommation de biens et services par différentes personnes et organisations.

L'économie de partage en est actuellement à ses balbutiements et est connue notamment comme une série de services dont les start-ups qui facilitent les échanges grâce à la technologie. Celle-ci présente en vérité un réel potentiel voire une nouvelle variante du système socio-économique qui intègre le partage et la collaboration dans tous les aspects de la vie sociale et économique.
L'économie de partage englobe une saga d’aspects : échange, achat collectif, consommation collaborative, propriété partagée, valeur partagée, coopératives, co-création, recyclage, redistribution, négociation, location, emprunts, économie collaborative, économie circulaire, micro financement, micro-entreprenariat, médias sociaux, maillage, entreprise sociale, futurologie, crowdfunding, crowdsourcing, open source, open data.



Philippe Peret vous propose de découvrir en 10 points les éléments-clés de cette économie de partage. Pour des raisons de clarté, une partie de ceux-ci sera exposée dans cette article tandis que l’autre partie fera l’objet d’un prochain article.

Les grandes composantes de l’économie collaborative sont les suivantes :

Les personnes

Les gens sont au cœur d'une économie de partage; car ils sont citoyens et participants de leurs communautés actives et au sein de la société en général. Plus globalement, ces participants sont les individus, les communautés, les entreprises, les organisations et les associations, tous profondément ancrés dans un système de partage fonctionnel auquel ils contribuent et dont ils bénéficient. Ils sont également à la fois des fournisseurs de biens et de services, des créateurs, collaborateurs, producteurs et distributeurs. En effet, dans une économie de partage, les gens créent, collaborent, produisent et distribuent peer-to-peer, de personne à personne (P2P). Ce type de commerce est d’ailleurs favorisé par le micro-entreprenariat. Au sein des entreprises, les co-propriétaires, employés et clients sont intégrés dans l'entreprise à tous les niveaux de la chaîne d'approvisionnement, d’organisation et de développement.

La production

Les participants à une économie de partage produisent ou co-produisent des biens et services en commun, collectivement ou en coopération. La production est ouverte et accessible à ceux qui souhaitent produire. Technologies et réseaux Internet permettent le développement de produits et services d'une manière collective, au-delà des frontières géographiques. On remarque une responsabilité sociale importante et une co-production des services par un large éventail d'acteurs comme les familles et les amis, les communautés locales, les associations caritatives, les entreprises sociales, commerciales et gouvernementales.


Valeur & systèmes d'échange

On a là une économie hybride qui encourage une utilisation plus efficace des ressources et où existe une saga de formes d'échange, d’incitations et de création de valeur. Cette dernière est considérée non pas uniquement comme valeur financière, mais également comme valeur économique. Ce système hybride permet de motiver les gens à s'engager dans des activités productives. Dans une économie de partage, les déchets ont une valeur négative car sont considérés comme « mauvaises ressources ». Une économie de partage permet de réaffecter ces ressources là où elles devraient être.

Distribution

Les ressources sont réparties et redistribuées via un système à la fois efficace et équitable à l'échelle locale, régionale, nationale et mondiale. Les modèles de propriété partagée telles que les coopératives, l’achat collectif et la consommation collaborative sont caractéristiques d'une économie de partage, tout comme la promotion d'une répartition équitable des actifs qui profite à la société dans son ensemble. Les systèmes de démocratie participative permettent des structures et des lois contribuant à une répartition équitable et efficace des ressources à tous les niveaux de la société.
Les ressources inactives sont réattribuées ou échangées avec ceux qui les veulent ou en ont besoin pour créer un système circulaire efficace, équitable et fermé. Le recyclage et le partage du cycle de vie du produit sont des caractéristiques communes à une économie de partage. L'accès est favorisé sur la propriété et est considéré comme une propriété distribuée ou partagée.



Nous verrons au cours d’un prochain article les autres composantes de l’économie de partage à savoir la planète (aspect écologie de ce système), la puissance économique, le droit commun, la communication, la culture, les communications et l’avenir.


A très bientôt,

Philippe Peret

Source de l'article (anglais)

mercredi 17 février 2016

Economie du bien-être et optimum de Pareto


Pour reprendre un concept de microéconomie (cf article précédent), Philippe Peret aborde aujourd’hui l’économie du bien-être. Après une brève introduction, nous verrons comment s’évalue cette économie.

En quoi consiste l’économie du bien-être ? Pourquoi une telle appellation ?

Qualifiée aussi d’économie du droit social, ou, en anglais « Welfare Economics », il s’agit d’une branche de l’économie qui s’intéressent aux situations de bien-être social et comment atteindre l’optimum de Pareto. Si cette dernière notion ne vous dit rien, pas d’inquiétude, nous allons l’aborder un peu plus tard. Cette branche analyse la manière dont le bien-être collectif pourrait atteindre son maximum grâce à une allocation optimale des ressources ; une problématique redoublant d’importance dans une situation de dysfonctionnement du système économique.

economie-bienetre-philippe-peret
La question est de savoir comment allouer correctement les ressources pour atteindre le bien-être social optimum
 

Hypothèses, théories et analystes

De nombreux spécialistes se sont penchés sur la question du bien-être social en économie ce qui a donné naissance à plusieurs hypothèses. Les travaux de Jeremy Bentham, John Stuart Mill ou William Stanley Jevons sont ainsi parvenus aux conclusions suivantes :
  • La façon dont se répartissent revenus et ressources permettent de caractériser une situation économique
  • Le bien-être social se calcule en additionnant le total des bien-être particuliers
  • Principe de rationalité : ce sont les individus qui sont les plus à même de juger de leur propre bien-être
  • Principe de l’utilité cardinale : on peut directement mesurer l’utilisé grâce à des termes monétaires
  • C’est selon ces critères d’utilité que les individus vont tout mettre en œuvre pour améliorer leur bien-être.

Optimum de Pareto et critères de réalisation

Dans la théorie de l’économie du bien-être, l’optimum de Pareto représente une situation économique dans laquelle il n’est pas possible d’améliorer la situation d’un individu sans dégrader au moins celle d’un autre. Cette représentation trouve son intérêt pour décrire un idéal en termes économique et social qui recommande l’intervention de politiques publiques pour redistribuer les richesses. Elle sous-entend ainsi l’acceptation d’une concurrence pure et parfaite (équilibre de marchés) en tant que situation statique.


Philippe Peret

jeudi 11 février 2016

Microéconomie et macroéconomie, quelle différence ?



Micro et macro économiePhilippe Peret



Macro et micro économie sont deux termes que l'on emploie parfois, mais il faut savoir qu'ils ne désignent pas la même chose. Si ces deux termes sont, comme leur nom l'indique, relatifs aux problématiques économiques, l'approche qui en est faite et le domaine d'étude ne sont quant à eux pas les mêmes. Pour faire simple, la microéconomie s'intéresse aux individus et aux décisions des entreprises tandis que la macroéconomie se penche sur les décisions à l'échelle nationale et les actions du Gouvernement.

La microéconomie

C'est l'étude des décisions prises par les entreprises et les ménages en termes d'allocation des ressources et des prix des biens et services. Il faut donc prendre en compte les taxes et les lois imposées par le Gouvernement car ils exercent une influence non négligeable dans la prise de décision. La microéconomie se concentre donc entre autres sur l'offre et la demande, sur les prix et la capacité de production d'un pays et comment la maximiser.

La macroéconomie

La macroéconomie traite quant à elle du comportement de l'économie et des industries dans leur ensemble et non pas seulement sur des entreprises spécifiques. Les grands phénomènes de l'économie sont donc analysés comme la variation du PIB, le chômage ou le niveau des prix. Ce mode d'analyse se pencherait par exemple sur la façon dont une augmentation/diminution des exportations nettes affecterait le compte de capital d'une nation ou comment le taux de chômage impacterait le PIB. On attribue souvent à John Maynard Keynes les fondements de la théorie macroéconomiste.

Interdépendance et complémentarité

Si ces deux modes d'études n'abordent pas les problématiques de la même manière, ils sont en revanche interdépendants et complémentaires car de nombreuses questions se chevauchent entre les deux domaines.

Une augmentation de l'inflation entrainerait par exemple l'augmentation des prix des matières premières. Par conséquent, le coût de production serait lui aussi revu à la hausse, et pour dégager les mêmes bénéfices, les entreprises utilisatrices des matières premières seraient amenées à augmenter leurs prix auprès des consommateurs.

La différence majeure entre micro et macroéconomie réside dans le fait que la microéconomie cherche à comprendre les choix humains et l'allocation des ressources tandis que la macroéconomie tente de connaître par exemple quel devrait être le taux d'inflation ou de savoir ce qui stimule la croissance économique.

Quoiqu'il en soit, la micro comme la macroéconomie constituent tous deux des outils fondamentaux pour tout professionnel des finances et devraient êtreé étudiées ensemble afin de bien comprendre comment les entreprises fonctionnent et génèrent des revenus et donc, par extension, comment une économie entière est gérée de façon durable.

A bientôt pour de nouveaux articles!

Philippe Peret

Source de l'article (en anglais) 

lundi 1 février 2016

Le prix nobel d’économie


Lors de précédents articles sur ce présent blog Philippe Peret, j’évoquais le Prix Nobel d’économie en citant notamment Robert J Shiller ou lors de la présentation de la théorie des jeux.
Ce qui m’a donné l’idée de consacrer un bref article à cette thématique. Peut-être avez-vous déjà entendu parler de cette distinction ? Voyons ensemble ce qu’elle représente ainsi que quelques exemples de récompenses.

Qu’est ce que le prix Nobel d’économie

Cette récompense désigne plus exactement un prix décerné par la Banque de Suède en sciences économiques. Depuis 1969, et en hommage à Alfred Nobel, chaque année est ou sont récompensé(s) un ou plusieurs économiste(s) pour leurs travaux et contribution dans leur domaine de compétence. Le Prix Nobel d’Economie a été mis en place à l’initiative de Per Asbrink, le gouverneur de la Banque Centrale de Suède.

Déroulement de l’attribution du prix

L’attribution du Prix Nobel se tient chaque 10 Décembre dans la Salle du Palais des concerts à Stockholm. Chacun des lauréat voit ses travaux (ainsi que les avancées qu’ils ont permis) présentés avant de se voir remettre une médaille ainsi qu’un chèque de plus d’un million d’euros.

Quelques exemples de distinctions

Le dernier Prix Nobel d’Economie en date (Décembre 2015) a été attribué au spécialiste en microéconomie Angus Deaton pour ses travaux d’analyse dans le domaine de la consommation et la pauvreté par rapport au bien-être. Il y explique entre autres que la croissance du revenu n’impacte pas significativement sur l’amélioration de santé, à l’exception des individus se trouvant en situation d’extrême pauvreté. L’un des ouvrages de références de Deaton est « The Great Escape : Health, wealth and the origin of inequality » paru en 2013. Pour résumer, les trois principaux axes de son analyse sont :
  • La mesure du bien-être individuel
  • Combien est consommé et combien est épargné
  • La répartition par les consommateurs de leurs dépenses



L’année précédente, c’est Jean Tirole qui avait reçu le Prix (travaux sur la régulation des marchés et les pouvoirs de marché détenus par les entreprise) tandis que 2013 avait vu la victoire de 3 économistes. Pour retrouver la liste des lauréats depuis 1969, vous pourrez consulter la page suivante : site melchior, site des sciences économiques et sociales.

Récompenses similaires

Le Prix Nobel d’économie est à ne pas confondre avec le Prix Nobel qui récompense les individus « ayant apporté le plus grand bénéfice à l’humanité » et s’étend à beaucoup plus de domaines tels que la science, la littérature etc.
Outre l’économie, d’autre prix propres à certains domaines existent comme le Prix Nobel de physique, celui de chimie, de littérature, de médecine etc.


Philippe Peret